Après BFM BUSINESS et TF1, je souhaite réagir aujourd’hui au sujet de l’émission de France 2 d’hier soir, La Grande Soirée du Pouvoir d’Achat. Non pas que des énormités y aient été prononcées… Cependant, dans le court extrait que j’ai regardé, aucune mise en garde n’a été formulée par la voix off.
C’est pour moi un problème mais aussi un mal pour un bien : cela va nous permettre de réviser les notions évoquées dans l’article Quand BFM Business se prend les pieds dans le tapis dans sa spéciale auto-entrepreneurs…
Ainsi, si j’ai bien compris le concept de l’émission, Julian BUGIER se met en quête d’astuces pour que les ménages français arrondissent leurs fins de mois. L’une d’entre elles est en vogue : la vente de produits de seconde main. Pour présenter cette activité, il accompagne Sarah, une experte en la matière. Si la vente de ses propres produits d’occasion ne m’a pas apparu comme extravagante, la technique de la photo qui permet de gagner un multiple de trois était plus surprenante. C’est ainsi qu’une combinaison achetée 8 euros sur une plateforme bien connue, présentée dans son annonce à plat sur du carrelage dans un coin sombre, a été revendue 24 euros sur la même plateforme par notre experte. Comment ? Ce vêtement a été photographié en étant porté par sa fille, avec un fond uni et une lumière éclatante. Sarah nous livre cette phrase : « c’est mieux que le livret A en terme de rentabilité« .
En matière de rentabilité, la phrase est juste : le livret A ne sert pas un taux d’intérêt permettant de multiplier son capital par trois. En revanche, il faut comparer ce qui est comparable : le livret A n’est pas fiscalisé, lui, comme on l’a rappelé dans l’article Quels seront les taux d’intérêt des livrets d’épargne non fiscalisés au 1er février 2022 ?
Car oui Sarah, oui la voix off, l’activité qui consiste à acheter des produits de seconde main dans le but de les revendre directement est une activité commerciale, dont les revenus sont à déclarer dès le premier euro. La moindre des choses aurait été d’alerter le téléspectateur, et pourquoi pas de faire la promotion de mon blog qui explique comment faire.
Vous avez en effet bien compris grâce à mes articles sur les émissions de BFM BUSINESS et TF1 que si vos activités n’étaient pas professionnelles, car générant des revenus faibles et surtout erratiques, il n’était pas nécessaire de créer une entreprise (qu’elle soit micro, individuelle ou en société).
Alors révisons ! Pour l’activité non professionnelle d’achat revente, les recettes sont à déclarer en case 5NO (déclarant 1) de la déclaration 2042 C PRO. Cette case a pour intitulé ventes de marchandises et assimilées dans la catégorie des revenus industriels et commerciaux non professionnels. Il faut ensuite les soumettre, après abattement de 71%, aux prélèvements sociaux, en case 5HY (déclarant 1) de la déclaration 2042 C PRO. Ce revenu sera alors soumis aux prélèvements sociaux de 17,2%.
Le pouvoir d’achat grâce à la seconde main, oui ! La fiscalité au placard, non ! Il faut être vigilant et… utiliser les mesures fiscales simples et de bon sens quand elles se présentent.