Encore une rumeur fiscale qui revient chaque printemps… On démêle le vrai du faux (et on vous rappelle où trouver l’info fiable).
Un article vu sur le site du Figaro aujourd’hui relance une vieille inquiétude fiscale : faut-il déclarer les sommes perçues lorsque l’on revend de vieux vêtements, des meubles ou d’autres objets du quotidien sur des plateformes comme Vinted, Leboncoin, ou même lors d’un vide-grenier ?
Ce sujet revient chaque année à la même période, comme un marronnier fiscal. Et comme souvent, entre ce que dit la loi et ce qui est relayé dans les commentaires ou sur les réseaux, il y a… un écart.
Alors faisons simple.
🧥 Si vous revendez un pull, pas de panique
Vous vendez de vieux vêtements, une table basse ou un téléphone que vous n’utilisez plus ? Vous l’avez utilisé, vous le revendez. Il s’agit d’un bien issu de votre patrimoine privé, et vous n’avez pas à déclarer cette vente, ni à payer quoi que ce soit. Point.
C’est très clairement rappelé dans cette fiche très bien faite de l’administration fiscale.
📦 Mais si vous achetez pour revendre… là, c’est différent
C’est l’intention et la régularité de l’activité qui comptent.
Si vous achetez des vêtements en friperie pour les revendre régulièrement à profit, si vous organisez cela comme une boutique, même « artisanale »… alors l’administration pourra considérer qu’il s’agit d’une activité professionnelle.
Dans ce cas, il vous faudra déclarer les revenus, et éventuellement créer une micro-entreprise.
J’en avais déjà parlé dans un article publié en 2021, à la suite d’une séquence assez approximative diffusée sur BFM Business :
👉 Quand BFM Business se prend les pieds dans le tapis dans sa spéciale auto-entrepreneurs…
🔢 Et les fameux seuils de 3 000 € ou de 20 transactions par an ?
Encore un point qui revient souvent.
Ces seuils n’ont aucun rapport avec l’imposition de vos ventes.
Ils concernent uniquement les obligations de déclaration des plateformes : si vous dépassez 3 000 € de ventes ou 20 transactions sur une même plateforme dans l’année, celle-ci transmet vos informations à l’administration.
Cela ne veut ni dire que vous serez imposé, ni que vous êtes « tranquille » si vous êtes en dessous. L’obligation de déclarer des revenus, elle, dépend uniquement de votre situation réelle. Et cette situation, je l’analyse justement dans l’article que je viens de citer.
🧾 Une fiscalité pas si inaccessible… et déjà bien encadrée
A la lecture de certains commentaires en ligne qui évoquent une taxation sur « tout ce qui bouge », je vois bien que ce sujet inquiète (et parfois agace). Mais la règle fiscale n’a pas changé cette année, et elle repose sur un principe assez simple :
📌 Tout revenu est en principe imposable. C’est immuable.
Mais il faut encore qu’il y ait un revenu (et non une simple cession), et une activité.
Et pour les cas ambigus — vente ponctuelle ou activité en test — il existe des solutions déclaratives simples, comme je l’avais expliqué en détail dans l’article de 2021, en évoquant la fameuse case 5NO.
🤝 En résumé
- Vous vendez vos affaires usagées ? Vous n’êtes pas imposé.
- Vous organisez une activité régulière de vente à but lucratif ? Là, il faut déclarer.
- Et les seuils de 3 000 € / 20 ventes ? Ce sont des seuils pour les plateformes, pas pour vous.
- 👉 Et pour les petits profits non réguliers, la case 5NO est là pour cela.
Besoin d’un point plus précis ? L’article de 2021 reste tout à fait d’actualité :
👉 Quand BFM Business se prend les pieds dans le tapis…
Bonne déclaration à tous !